http://www.wineterroirs.com/2004/07/didier_daguenea.html
Didier Dagueneau (Pouilly fumé)
Leaving St Andelain : the vineyards Domaine Didier Dagueneau is located in Saint Andelain, a village in the Pouilly Fumé Appellation. This is on the other side of the Loire river from Sancerre, and is also in another departement : The Nievre ( known as # 58 , the "departement" number on the license plates). Sancerre, although so near ( You can see Pouilly sur Loire from Sancerre ) is in the Cher departement ( # 18 ) . The area makes only whites ( unlike in Sancerre ) : Pouilly sur Loire wines are made with Chasselas, and Pouilly Fumé Appellation wines are made of Sauvignon, also called "Blanc Fumé", that's why the Appellation name.
The Domaine Didier Dagueneau (phone: +33 (0)3 86 39 15 62 ) has a 12-hectare surface altogether. 75 % of the wine is exported.
We arrived in Saint Andelain on a hot july afternoon. A rolling stove had some vineyard shoots and leaves burning in the back of the chai. We first were shown the vineyards, which are scattered in several plots around Saint Andelain.
First : A vineyard plot far from the Domaine, but the first in importance. Several people were working there in the july heat. The elder son of Didier Dagueneau, Louis Benjamin, was doing some plowing between the rows. This plot is a bit over 3 hectares in surface and the "Cuvee Asteroide" comes from there. The Cuvée Astéroide is made with grapes from non-grafted-vines ( 10 ranks on the border of this vineyard plot ), meaning non grafted on american rootstocks : They are fragile and need permanent supervision, but until now, except a few losses, most of the vines are OK [ Picture above left ]. It is actually close to another village named Saint Laurent L'Abbaye, but it is still in the Pouilly Fumé geographical zone.
The soil is composed with ludian silica clay, also called "chaille roulée". In the middle of the vineyard, there is a windmill, not to make electricity, but to force air circulation on the plot when necessary : When there is a risk of freezing, stoves are brought there under, and the windmill is activated to circulate warmer air over the vineyard. To decide when to act, a small wireless meteorological unit is sending signals from the lower part of the vineyard about essential data : Temperature Humidity Rain quantity Wind speed This monitoring system is connected to cellphones at critical times (winter & spring) for the vineyard . The stony soil of the "Bois de Saint Andelain" The second vineyard plot we visit is "Le Bois de Saint Andelain", the one with the highest density of silica.
Third is : "Clos du Calvaire". As Clos means, it is a plot surrounded with walls. Very high vine density here. Rows are very close. Only a horse can work in this plot. Density about 12 000-14 000/hectare. This is a small plot. No separate cuvée was made from this plot since 1999.
Fourth location is : "Buisson Renard". A unique vineyard plot which is vinified separately. Gives something very different from the others.
Fifth place : "Les Coques" , with different plots on it Workers on the Astéroïde plot Now we taste some of the wines in the cellar. Behind the casks,
a mural painting brings a special touch to the place. All wines are whites of course :
__1__ Didier Dagueneau Millesime 2002 "Cuvee Pur Sang". Powerful. Always 1,5 year between harvest and availability (usually in january). 40% of the potential reached for this wine. Must wait some time. All is hand harvested here. 50-60 persons with grape selection on the vines, before the picking takes place. Harvesters come back several times on the same rows. In the Appellation, 98% of the harvest is with machines. Not here. People who come for the harvest at DD know they have to be selective and skillful. A proportion of new casks is bought each year, from several french cooperages : Berthomieu , Francois Freres , Taransaud , Seguin Moreau are the chosen tonneliers here . I have linked with their websites even if some of these websites are not very efficient nor user friendly _A common trait in many french businesses where it is rare to find a simple, pleasantly designed website (This is my rant of the day).
__2__ Didier Dagueneau "Cuvee Buisson Renard" 2002. Often the lesser known cuvee. Although this is the most complex wine. Didier Dagueneau meets other inventive producers. He is part of a group named "L'Union des Gens de Metier" which gathers wine producers with the same philosophy for quality. They get together regularly and exchange ideas, usually with a festive tone. Eloi Durrbach from Trevallon is also part of it.
__3__ Didier Dagueneau "Cuvée Silex" 2002. The emblem of Didier Dagueneau. Was bottled (like cuvée Pur Sang 2002) in the beginning of december 2002. Very nice wine. Great purity.
Contact : silex@wanadoo.fr Didier Dagueneau ,(later) at the "Gens de métier" tasting Opening one of his bottles
09:16 PM | Permalink
http://elisabethpoulain.over-blog.com/article-6881364.html
C'est l'histoire d'un tour qui me transporte loin de mes terres angevines dans un lieu magnifique déjà reconnu et célébré par les Romains. Ils avaient déjà l'oil, les diables. Du haut de la colline, on voit un paysage à 180 ° de vallées et collines. Non, je ne dirais pas qui est en face, ceux du Berry, qui lorsqu'ils voient celui qui m'accueille, disent de lui aux autres « tu sais, c'est le gars de la Nièvre ».
Je ne suis pas venue ici à Saint Andelain par hasard ; si je sais qui je viens voir, je ne sais pas trop où. Mais cela ne devrait pas être trop difficile. Cibler l'église, le temple, la mairie toute pimpante. Entre l'école d'un coté et le terrain de basket de l'autre, il y a un petit chemin qui a un nom sans un avoir un. Le premier bâtiment à venir sur la droite est un chai semi-enterré, contruit à coté d'une maison « Bellevue » aux volets bleus qui forme les bureaux et enfin la maison d'habitation. C'est là. Après le chemin se transforme en sentier qui descend vers la vallée et la Loire, parmi les plus beaux paysages de Loire qui soient.
Bellevue est le QG de la ruelle « Ernesto Gue Chevarra », au temps de sa célèbre photo qui a fait le tour du monde où le Che pris de coté sourit à quelqu'un qui est à coté du photographe. Il est éclatant de vie, ce rebelle qui a fait rêver des générations. La plaque est apposée sur le chai. C'est un Ier indice. Sur le chai, il y en a un autre, un bras d'honneur en bois, bras coudé à 90° tourné vers la vallée, qu'on suppose être le symbole du vigneron. Devant Bellevue, il y a des roses roses, rouges, jaunes, un prunus florissant et un pécher, plein de pêches, si le vent ne fait pas tout tomber.
Parce qu'ici, le point le plus haut de Saint Andelain en avancée vers la vallée, c'est aussi la tour météo. Le matin, à 8h à l'embauche, les prévisions de temps passent de l'un à l'autre, de Didier qui s'est déjà renseigné aux autres, que je vois et dont je ne connais pas le nom. Ils ont des cheveux longs qui ne voient pas souvent les brosses et les peignes. Ce sont ceux qui travaillent la vigne. Oui, c'est un drôle de temps. Tout à la fois, chaud par moment mais pas là, froid carrément pour une fin juin. On se caille carrément, moi qui suis une petite chose fragile. Des nuages qui passent vite au dessus de nos têtes, du vent froid et fort mais moins qu'en face. En tout cas, c'est ce que nous dit Héléna, la jeune femme, qui fait la visite et assure la dégustation. Il a plu pendant la nuit. Et la vigilance s'impose. La vigne est soumise à de fortes tensions actuellement. Il faut la surveiller et voir si des petites taches brunes n'apparaissent pas. Le mildiou attaque. On n'a jamais vu ça depuis 30 ans en France.
Au cours de la visite du chai, ce sont les membres du groupe que j'ai le plus regardés. Il y avait un jeune vigneron israélien du Golan qui, pour me situer le Golan, m'a dit c'est « la même size que Châteauneuf du Pape ». On arrivait à se comprendre, lui avec des mots techniques vin en français et un anglais moins approximatif que le mien. Uri Hetz, tel est son nom, possède 5 hectares de vignes et visiblement, il n'était pas là par hasard. Visiblement aussi le parcours du raisin par gravité, il connaît. D'autres étaient plus difficiles à cerner, comme cet américain qui s'est prétendu espagnol avec sa femme et leur fille. Mais dans ce village si tranquille, si « français », sans que rien ne soit « étranger » à l'oeil, en quelques minutes, on s'est retrouvé à 4 nationalités, chez Didier Dagueneau. Pas par hasard, pour les vins de Didier Dagueneau.
Ses vins parlent autant que lui mais à leur façon évidemment. Leurs noms : Silex, connu dans le monde entier, Pur Sang, Astéroïde. tous des Sauvignon produit par une terre à silex, sans une goutte de calcaire dans les veines. Le premier, qui le dit, va avoir des problèmes. Didier a besoin de s'exprimer. Par ses vins, c'est une évidence. Par l'expression de ses habillages de bouteille aussi. Il aime la matière, la couleur, la sensualité d'une peau de bête sous laquelle bât une veine gorgée de sang. Il est un des rares vignerons qui a plusieurs habillages successifs pour un même vin. Pur Sang par exemple est aussi représenté par un dessin d'art pariétal. Un cheval a gros ventre tracé sur la paroi d'un mur, là sur la rotondité d'une bouteille.
Sur les murs blancs du chai, dans le coin à dégustation, Didier Dagueneau a collé ses étiquettes sur le mur. Il a aussi fait écrire en grand des citations de Gérard Oberlé, un ami :
- « Plus besoin de conquérir, quand tout est à vendre », « L'avenir appartient aux roublards et aux tricheurs »,
qui font face à sa préférée, du Che évidemment
- « Soyons réalistes, exigeons l'impossible ».
Parce que Didier est un homme de cour qui a le goût de l'aventure et du défi. Pour le vin, il a voulu connaître autre chose, sans quitter ses racines de Saint Andelain. Après le Sauvignon, il s'est attaqué au Petit Manseng. Pour cela, il a un petit domaine de 2, 5 hectares dans le Jurançon, presque l'endroit le plus éloigné de Pouilly sur Loire, en traçant une diagonale vers le Sud-Ouest, vers l'Atlantique. Là en Béarn, il produit un vin que les visiteurs dont je parlais au début jamais ne recrachent : c'est Les Jardins de Babylone à Aubertin (64290). Personne, même parmi les professionnels, n'a été capable de trouver le taux de sucre. C'est la question favorite de Didier. La bonne réponse est 110 grammes et ça se goûte, se regoûte sans souci à cause de l'acidité élevée qui équilibre le tout.
Mais notre tour n'est pas terminé. Il suffit pour cela de dépasser la maison vers la vallée. Au fur et à mesure, s'élèvent des aboiements doux, mais vifs quand même, de chiens, qui s'expriment en vous voyant ; ils sont 30 à vous regarder passer. Vous, vous tournez la tâte de l'autre coté. C'est ce que j'ai appris, ne pas regarder un chien qui aboie en face. Là ce serait difficile avec le nombre et surtout, ils ne sont pas agressifs. Ces huskies, dont le nom vient de l'esquimo, ces chiens de traîneaux aux yeux bleus, vous ont à l'oil mais calmement, sans aucune agressivité. Ce sont des sportifs qui se reposent en attendant de travailler.
Il y a là trois attelages, celui de Susie, la femme de Didier, celui de Didier et bientôt celui de Aaron (7 ans) leur fils aîné, dés qu'il pourra les maîtriser. Léon (5ans) est encore un peu tendre pour penser attelage. En attendant, il faut s'en occuper, en plus du petit chien blanc et d'une vieille chienne husky qui ont le droit de dormir à la maison. Les courses d'attelage surprennent un peu sur cette douce colline de vignes. Il est vrai que c'est plutôt un sport d'Europe du Nord. Susie est originaire d'Hanovre. En grande sportive, elle adore la course d'attelage. Elle entraîne les chiens par groupe de 8, qu'elle attelle à un quad, dont elle ne démarre pas le moteur. Quand ces 8 premiers ont fait leur aller-retour en descendant et remontant la colline, elle en prend une seconde équipe et recommence.
Ca dépote à Saint Andelain, avec le contraste entre le coté un peu endormi du village en semaine, la notoriété bien réelle des vins de Didier qui sont connus dans le monde entier par leur rigueur et leur profondeur, la profonde gentillesse de ce vigneron humain et chaleureux, Susie, une femme qui a une énergie étonnante, et qui par exemple, a son arrivée au village, a développé d'entrée de jeu une affaire d'importation de calèche en provenance d'Allemagne. Comme il y a maintenant une concurrence polonaise, elle vient d'acheter, « avec ma copine Jacqueline, une rodéo machine », qu'elles louent à la journée pour des manifestations.
Et le tour se termine par la visite du Temple (1890) que Didier a racheté et rénové entièrement à ses frais en plein coeur du village, à coté de la mairie, sur la rue principale. C'est émouvant parce que c'est petit au sol et grand en même temps quand on lève la tête. Le Temple vient d'accueillir sa première exposition de peinture avec 40 toiles de Jacques Oussou, un peintre régional de Loire. Il y a même un balcon intérieur qui a conservé son escalier d'origine pour accueillir des musiciens.
C'est ça le monde de Didier Dagueneau de Saint Andelain et d'Aubertin, un des maîtres mondiaux du Sauvignon, qui adore aussi la blague. Sur les murs intérieurs de la maison d'habitation, il a disposé des peintures de flibustiers qui savent lever le coude, en l'honneur du vin, cette fois-ci. Il y aussi des tas de livres sur le vin. Les deux derniers: Le terroir et le vigneron , Jacky Rigaux chez Terres en vue et Vignerons et Crus du Berry de Denis Herdier, Berger Editions, dans le premier Didier rend hommage aux hommes qui lui ont " montré l'exemple ", comme Charles Joguet, et dans le second on parle de lui comme d'Agamemnon. Excusez du peu. Et comme il ne sait pas résister à une bonne blague, il m'a offert une bouteille très spéciale, un Blanc Fumé de Pouilly numéroté Cuvée Quintessence de mes Roustons, pour bien marquer l'origine bien virile du vin, à moi l'auteur du Vin aussi est affaire de Femmes . Et c'est ainsi que, grâce à Didier, j'ai découvert qu'il existait un portail Wikipedia, spécial Sexe. J'ai ainsi pu réviser un tas de mots classiques que mes frères utilisaient avec délectation dans leur jeunesse.
Et tout ça pour faire connaissance avec Didier Dagueneau dont les étiquettes très expressives figurent en bonne place dans "Les Yeux du Vin", ma nouvelle recherche sur l'habillage de la bouteille de vin à paraître prochainement. Je vous en parlais jusqu'ici sous le nom des Habits du Vin.
Didier Dagueneau, le célèbre viticulteur, est mort dans un accident d'ULM
lepoint.fr
http://www.lepoint.fr/actualites-societe/didier-dagueneau-le-celebre-viticulteur-est-mort-dans-un-accident/920/0/274867
Didier Dagueneau, célèbre vigneron français, est mort mercredi dans un accident d'ULM © Freie Weinbauern Südtirol
Didier Dagueneau, un des plus célèbres vignerons français à l'international, est mort mercredi dans un accident d'ULM. Celui que les connaisseurs appelaient "le génie de la butte de Saint-Andelain", du nom de son domaine de Pouilly-sur-Loire dans la Nièvre, avait été mis à l'honneur par
Le Point dans
son palmarès des grands vins de décembre 2000. Son pouilly-fumé Silex 90 arrivait en 4e position. Aussi surnommé "la provoc" pour certaines de ses sorties médiatiques, Didier Dagueneau n'avait pas la langue dans sa poche. Son travail de viticulteur, il le résumait ainsi : "On commence à s'apercevoir que pour faire du bon vin, il faut du bon raisin. Des grains sains, une bonne maturité, un bon matériel et du soin : voilà le secret."
L'appareil où il avait embarqué s'est écrasé mercredi après-midi au décollage sur le lieu-dit de Jaubertin, sur la commune de Hautefaye en Dordogne. Une autre personne serait grièvement blessée. En phase de décollage, l'ULM a fait une chute d'environ cinquante mètres avant de s'embraser, ont rapporté les pompiers. L'enquête a été confiée à la gendarmerie des transports aériens en Gironde.
Didier Dagueneau
La forte tête de Pouilly-Fumé
Interview d'Olivier Poels
Vous avez choisi un Languedoc d'Olivier Jullien. Pourquoi ?
Ce vin représente le parfait contre-pied de la tendance actuelle, notamment dans le Languedoc : des vins surextraits, massifs et lourds. Des vins qui épatent la galerie, mais que l'on ne boit pas. Les vins d' Olivier Jullien sont à l'opposé, ce sont des vins de plaisir, délicats et profonds.
Mais de nombreux amateurs plébiscitent ces vins surextraits...
Oui, ils impressionnent, c'est certain. Mais toute la question est de savoir s'ils sont réellement bus ou simplement collectionnés au fond d'une cave ?
A titre personnel, il m'est arrivé d'acheter ce genre de cuvées. Elles sont aujourd'hui entassées dans ma cave et je n'arrive pas à les boire. Lorsque j'achète un vin rouge, je ne veux pas avoir du porto dans la bouteille !
Et vos vins, sont-ils bus ?
Je l'espère. En tous cas, je travaille dans ce sens. Je ne cherche pas à produire des vins pour les collectionneurs. Mon objectif est de refléter un savoir-faire, un cépage et un terroir. Rien de plus.
Mais attention, je n'élabore pas non plus mes vins dans un style austère ou rébarbatif. Il faut garder à l'esprit que le grand vin est un produit culturel et qu'il faut défendre l'excellence et non pas la facilité.
Comment cela ?
Je suis d'accord avec le projet de réforme des AOC. Il y a urgence et il faut réagir. Les gens qui traînent les pieds ne font pas honneur à la viticulture française. Ce sont des brigands qui se complaisent dans la médiocrité.
"Il faut appliquer la législation en vigueur", disent-ils, mais ils ne le font pas. Il suffit de faire un tour dans les vignes pour réaliser à quel point certains se moquent de la législation. Dans toutes les appellations, il y a les bons vignerons et les autres. Il est normal que ceux qui travaillent bien soient mis en avant.
C'est l'objectif du "terroir d'excellence" ?
Exactement. Il est logique que, dans une appellation qui ne souhaite pas faire bloc pour que tout le monde tende vers l'excellence, ceux qui s'efforcent de se dépasser soient encouragés et récompensés.
Cela aura d'ailleurs pour effet de tirer les autres vers le haut. Ils pourront s'inspirer du travail des leaders pour obtenir eux aussi cette récompense.
Pouilly-Fumé peut-il prétendre à l'AOC Excellence ?
Non, pas en l'état actuel des choses. Si l'on regarde l'ensemble du vignoble aujourd'hui, on en est même très loin. En revanche, quelques domaines méritent largement d'être sortis du lot.
Comment expliquer cette situation ?
Trop de confort. Tout va bien à Pouilly et à Sancerre, on a l'AOC, les vins se vendent bien et à bons prix. Alors que l'on parle de crise de la viticulture, je peux vous dire que cela ne concerne pas, pour l'instant, Pouilly et Sancerre. Il n'y a donc aucune raison de changer quoi que ce soit, puisque la vie est belle.
Mais attention, cela ne durera pas tout le temps. Ce qui me chagrine, c'est que ces deux AOC ont le potentiel pour produire les meilleurs sauvignons du monde alors que la qualité moyenne est franchement quelconque.
Que faudrait-il faire ?
Certainement renforcer les contrôles au niveau de la viticulture et arrêter de jouer la politique du nivellement par le bas pour satisfaire tout le monde et pour ne fâcher personne.
Sur le seul exemple des rendements, il suffit de prendre sa voiture et de faire le tour des vignes avant les vendanges pour être édifié. Rien de plus simple, pourtant, personne ne fait un geste.
C'est principalement une question de rendements ?
Ici, c'est essentiellement une question de rendements, avec certaines vignes qui produisent des quantités dont vous n'avez même pas idée !
Après, il est possible de jouer, comme nous le faisons, sur d'autres paramètres, comme la densité de pieds à l'hectare, le choix des porte-greffes ou le mode de culture. Il faut aussi savoir que pratiquement tout le monde, sur Pouilly et Sancerre, vendange à la machine.
A propos de mode de culture, vous avez été un grand défenseur de la biodynamie...
Je reste très attaché à la biodynamie, mais je ne revendique aucun label de viticulture. Avec l'expérience, je suis devenu plus pragmatique. Je ne vois pas pourquoi je me priverais de certains produits très efficaces sous prétexte qu'ils ne sont pas homologués en biodynamie.
La biodynamie s'est-elle enfermée ?
Certains biodynamistes intégristes sont allés trop loin en rejetant les acquis de l'onologie moderne. Ils ont déservi la biodynamie par leurs propos extrêmistes. J'aime les approches ouvertes et non pas sectaires. Il y a quelques années, j'ai failli laisser tomber, car cela prenait une tournure qui ne me convenait pas.
Mais vous avez fait partie du noyau dur des biodynamistes...
Je suis donc bien placé pour en parler. Nous sommes allés jusqu'au bout, et nous avons payé le prix fort, avec des problèmes de botrytis et des vignes dévorées par le mildiou. Aujourd'hui, avec plus de vingt ans de recul, nous commençons à savoir ce qui est valable et ce qui ne l'est pas.
Vous avez aussi expérimenté le vin sans soufre...
Là aussi, j'y ai cru dur comme fer et j'en suis revenu. Aujourd'hui, à Pouilly, le vin sans soufre est une hérésie ! Les vins vieillissent de façon prématurée et ne tiennent pas en bouteilles. Ils ne sont pas mauvais, mais ils sont usés avant l'âge.
Pourtant, quand je me suis lancé, j'étais persuadé d'avoir trouvé un procédé révolutionnaire. Avec le recul, cela fait un peu prétentieux, surtout lorsqu'on sait que l'un des plus grands progrès de l'onologie est justement l'utilisation du soufre pour protéger les vins.
Vous avez aussi des vignes franches de pieds...
Là, je ne regrette rien, bien au contraire. C'est une aventure passionnante qui m'a beaucoup appris et qui m'a fait découvrir un goût nouveau du vin, avec une structure basée sur l'élégance et la finesse.
Cela dit, je l'ai fait sur une toute petite surface (20 ares), et je pense qu'il ne fallait pas en planter davantage, car cette vigne est en sursis. Le phylloxéra se manifeste déjà... Je garderai la satisfaction d'avoir goûté un vin de vignes franches de pied.
Les vignes franches de pied sont devenues à la mode et les expériences se multiplient...
Oui, ce que je regrette, c'est la timidité des vignerons qui n'osent pas les planter sur de grands terroirs. J'aurais aimé que Philippe Charlopin plante ses vignes non greffées en grand cru au lieu de le faire en Bourgogne générique.
Il ne faut pas non plus que cette démarche devienne du marketing. Elle doit permettre de mieux comprendre les terroirs, les cépages et le rôle du porte-greffe. C'est dans ce seul but que je l'ai fait.
Que vous reste-il encore à expérimenter ?
La route est encore longue. Nous essayons de progresser avec pour objectif, peut-être un peu utopique, d'arriver un jour à une toxicité zéro en matière de traitement. On s'en approche...
Didier Dagueneau, une figure emblèmatique qui disparait...
C'est une bien triste nouvelle qui touche le monde viticole, Didier Dagueneau, n'est plus.
Personnage talentueux et attachant de la vallée de la Loire , Didier était l'un des vignerons les plus incontournable de Pouilly Fumé .
Ses cuvées au nom de Silex, Pur Sang, Ravaillac et autres Buisson Renard ont permis de dévoiler tout son savoir faire, son talent.
Didier Dagueneau est décédé mercredi dernier d'un accident d'ULM où il décollait de Hautefaye en Dordogne.
Nous tenons à apporter nos condoléances à la famille Dagueneau.
http://www.sommelier75cl.com/sommelier/2008/09/didier-daguenea.html
Vendredi 19 Septembre 2008, 07:36 GMT+2 Par Gje Cet article a été lu 1360 fois
Je connaissais plus ses vins que l'homme, rencontré ici et là dans des salons, notamment dans les caves saint-émilionnaises du château Belair.
Il y était toujours très entouré, avec un style qui correspondait parfaitement à son image et ce qui me frappait le plus c'était cette pépite d'enfant qui restait dans son regard.
Jacky Rigaux (ne manquez pas ses livres si précis sur la Bourgogne et sur son pote Henri Jayer) connaissait bien Didier Dagueneau. Avec sa permission, je publie ci-dessous le mail qu'il m'a envoyé hier, alors que je faisais un AR à Vérone pour une dégustation de "bollicine".
Bonjour François,
Peut-être as-tu déjà l'information. Didier Dagueneau s'est tué en ULM
hier. Terrible nouvelle. La planète vin perd un de ses grands ambassadeurs.
Je suis de là-bas. Je connais Didier depuis toujours, j'étais un ami de
sa mère décédée dans un accident de la route quand Didier avait 14 ans.
J'ai suivi avec plaisir tout son cheminement. Il m'a demandé de
l'emmener chez les plus grands de Bourgogne à ses débuts, puis il m'a
emmené chez tous les grands qu'il rencontrait. Avec ses questions
toujours pertinentes, son exigence extraordinaire, il a largement
contribué à façonner ma culture du vin et du terroir.
Je garderai tout particulièrement en moi ces descentes de cave chez le
doyen des vignerons de Pouilly, octogénaire radieux, qui nous disait
toujours en fin de rencontre "on en boirait bien une petite dernière,
une d'avant la guerre. Mais de laquelle ?" C'est avec Monsieur Chabanne
que Didier et moi avons dégusté les plus vieux Pouilly, toujours
succulents. C'est lui, avant Henri Jayer qu'il a connu plus tard, qui
lui a fait comprendre qu'un grand cépage, parfaitement adapté à un lieu,
travaillé selon "les bonnes pratiques" pouvait donner un vin qui
vieillit admirablement.
C'est chez Didier que j'ai vu le premier dynamiseur biodynamique, mais
Didier n'était d'aucune école comme il aimait à dire, lui qui, sur son
papier à entête mentionnait "Ancien Elève de Maternelle". C'est lui qui
a relancé l'élevage en fût, plus précisément en "tonne", le fût de 500
litres d'antan. C'est lui qui a retrouvé le chemin des rendements
modérés... au cep, et non à l'hectare, c'est lui qui a relancé les
vendanges manuelles. C'est lui qui a relancé une viticulture locale "par
climats"...
Didier venait de restaurer le Temple de Saint Andelain pour en faire un
lieu culturel. On y a relancé notre Oeno-Club Pouilly-Sancerre, créé au
début des années 1980, et qui avait été mis en sommeil. Une fois par
mois ce Club fonctionnait. On l'avait relancé l'an dernier avec le
Chambertin. Régulièrement, en alternance, des concerts de musique
étaient organisés.
Didier aimait la vie, la convivialité. Il était un ami fidèle. je venais
de le décider à faire un livre "Didier Dagueneau, vigneron à Pouilly".
J'espère pouvoir le faire pour contribuer à faire vivre son oeuvre
immense. Il a réveillé le terroir de Pouilly, et Sancerre le voisin en a
profité. Il a largement contribué au réveil des terroirs du monde. Il
aimait transmettre, et regrettait de n'avoir pas fait école à Pouilly
même... Nul n'est prophète en son pays.
Didier tu nous manques déjà.
Je viens de perdre deux amis intimes, l'un génie du rouge, Denis Mortet,
l'autre génie du blanc Didier Dagueneau. Deux artistes, deux êtres
exceptionnels, deux personnalités hors du commun qui marqueront le
renouveau de la viticulture de haute qualité au XXIème siècle, un
viticulture "Haute Couture" !
Bien à toi
jacky
Très belle photo sur le blog de Perrin.
http://gje.mabulle.com/index.php/2008/09/19/157679-didier-dagueneau
http://www.sommelier-vins.com/article-22913012.html
Effroyable nouvelle, que celle de la perte d'une personne. Lorsqu'il s'agit d'un vigneron aussi talentueux, attachant et hors normes que l'était Didier Dagueneau, l'annonce de son décès ne peut être que plus difficile à entendre.
Figure incontournable, et emblématique de Loire, c'est Pouilly Fumé, qu'il a démontré tout son savoir-faire. Les cuvées Silex, Pur Sang, Buisson Renard, entre autres entraient au panthéon des grands sauvignons. Emplis de minéralité, de finesse, et d'un toucher de bouche toujours soyeux, tendus et ciselés, les vins de Didier transpiraient les valeurs de l'homme qu'il était.
Même sa cuvée en Jurançon, "Ravaillac" avait encore démontré s'il en était encore à devoir le démontrer son immense talent. Le dernier vin de Didier Dagueneau que j'ai été amené à déguster, grâce à David Biraud et Antoine Pétrus, sommeliers du Crillon, qui me l'ont fait découvrir. Ce vin concluait un immense repas, et son souvenir n'en ai que plus particulier désormais.
D'une grande simplicité, la tête dans les étoiles, et les pieds sur terre, il a toujours été d'une grane humilité, Didier Dagueneau, malgré un succès fulgurant jamais démenti. Discuter en sa présence était un bonheur constant. Abordable, souriant, Didier offrait plus que de grands vins...
Ce voyage en avion fut son dernier, mais rassurons-nous en pensant qu'il régalera tout là haut au paradis, de ses vins qu'l sculptait avec amour. Sincères condoléances à toute sa famille, et les amoureux de l'homme qu'il était, et je les sais très nombreux parmi les amateurs et les profesionnels...Adieu Mr Dagueneau...
Les hommages à Didier Dagueneau sur succèdent un peu partout sur la blogosphère. Je voudrais en reproduire ici deux, qui cernent assez bien le grand bonhomme de Saint Andelain.
D'abord quelques lignes du blog d'Hervé Bizeul, qui, en sa qualité de journaliste, bien avant d'être aux commandes du Clos des Fées, avait interviewé Didier Dagueneau, jeune vigneron déjà catalogué rebelle à l'époque. Le thème était la taille de la vigne.
"Je me souviendrai toute ma vie de Didier m'expliquant l'incompatibilité entre quantité et qualité. « Tu vois, si tu coupes là, tu fais du bon vin. Et si tu coupes ici, tu t'achètes un studio à Courchevel». Entre les deux, deux yeux, à peine quelques centimètres. Je ne crois pas avoir jamais entamé une campagne de taille chez moi sans penser à cette image".
Le post complet sur http://www.closdesfees.com/blog2/
http://hlalau.skynetblogs.be/post/6261957/deux-temoignages-sur-didier-dagueneau
Et puis ces quelques mots touchants de Jacky Rigaux, trouvés sur le blog de François Mauss. Rigaux, Bourguignon amoureux de la Bourgogne, est l'auteur de nombreux ouvrages sur le vin (notamment sur Pouilly), mais aussi un ami proche de la famille Dagueneau:
"C'est chez Didier que j'ai vu le premier dynamiseur biodynamique, mais Didier n'était d'aucune école comme il aimait à dire, lui qui, sur son papier à entête mentionnait "Ancien Elève de Maternelle". C'est lui qui a relancé l'élevage en fût, plus précisément en "tonne", le fût de 500 litres d'antan. C'est lui qui a retrouvé le chemin des rendements modérés... au cep, et non à l'hectare, c'est lui qui a relancé les vendanges manuelles. C'est lui qui a relancé une viticulture locale "par climats"...
Il a réveillé le terroir de Pouilly, et Sancerre le voisin en a profité. Il a largement contribué au réveil des terroirs du monde. Il aimait transmettre, et regrettait de n'avoir pas fait école à Pouilly même... Nul n'est prophète en son pays". |
la tribune de genevre
Le vigneron Didier Dagueneau s'est tué mercredi en ULM
POUILLY-FUMÉCe vinificateur de génie élaborait des sauvignons d'exception à Saint-Andelain dans la Nièvre.
Le plus grand vigneron de l'appellation pouilly-fumé et un des plus célèbres vinificateurs de France, Didier Dagueneau, s'est tué mercredi dans un accident d'ULM.
Il était mondialement connu grâce à la pureté de ses sauvignons. Des vins d'une immense minéralité grâce à des levures soigneusement sélectionnées, un long élevage sur lie sans soutirage, un passage sous bois très étudié, dans des contenants plus grands que les barriques.
Ses vins sont cristallins, d'une élégance folle. L'expression la plus pure de ce cépage si difficile à travailler.
Christian Martray, le chef sommelier du Hameau Albert Ier à Chamonix, résume avec une grande tristesse la personnalité de Didier Dagueneau: «On a perdu un grand vigneron, plein de talent, de générosité, de caractère bien sûr, mais un «gars de métier», un gars bien. Je garderai en mémoire sa voix, ses vins, ses coups de gueule et ses coups de cour, son sens de l'humour.
Il restera pour beaucoup le meilleur vinificateur de sauvignon du monde ses vins sont toujours là pour en témoigner.»
(ag)
2004 Didier Dagueneau Blanc Fumé de Pouilly
http://www.klwines.com/detail.asp?sku=1018995
SKU #1018995
#42 on the Wine Spectator's Top 100 Wines of 2006! 94 points Wine Spectator: "Tight on the nose, but uncommonly rich, with a tightly wound core of lemon zest, white flowers, chalk and freshly bailed hay. Long, riveting finish. Best from 2007 through 2011. 2,500 cases made." (08/06) It looks a little funny in print, but for those who appreciate a bit of wine history lore, Blanc Fumé de Pouilly was commonly used in this region long before Pouilly-Fumé became the name du jour. This one, from master of the sauvignon blanc grape, Didier Dagueneau was barrel-fermented and aged half in stainless steel and half in large, neutral barrels. It is the new En Chailloux, so to speak, since Didier will no longer be labeling a wine as such, and it includes some fruit from Didier's famed Pur Sang, Buisson Renard and Silex cuvees.
http://www.winespectator.com/Wine/Features/0,1197,4601,00.html
Didier Dagueneau Dies in Aircraft Crash at 52
Iconic Pouilly-Fumé winemaker was known for his powerful Sauvignon Blancs and larger-than-life personality
Posted: Thursday, September 18, 2008
Didier Dagueneau, whose piercingly pure wines helped set a new standard of excellence for the Loire's Pouilly-Fumé appellation, was killed Wednesday when the ultralight aircraft he was piloting experienced trouble on takeoff, and crashed. The accident occurred near the commune of Hautefaye in the Dordogne region of southwest France. Dagueneau was 52.
Dagueneau, who made his wine debut in 1982 with less than 3 acres of vines, steadily built his domaine up to its current 27 acres, which annually produced about 7,000 cases of Sauvignon Blanc. Based in the town of St.-Andelain in the eastern end of the Loire valley, Dagueneau's eponymous domaine became synonymous with high-quality, richly layered but intensely minerally Sauvignon Blancs that stood dramatically apart from many of the wines produced in the appellation.
"I want to be the best," he told Wine Spectator in 1995 . "If you want to be the best, you need the methods and techniques to get you there: Your vines must bear the best grapes; your vinification must be the most rigorous. There are no recipes. It's all the details of viticulture and all the details of winemaking, the assemblage of little things, which makes for the minute differences between a good wine and a great one."
Known for his wild mane of unkempt hair and bushy beard, Dagueneau was an iconoclast among vignerons. He had no formal wine training and used methods uncommon to Pouilly-Fumé, including severe pruning for drastically low yields, hand-harvesting of fruit over several successive passes through the vineyards (known as tris in French), vineyard specific bottlings and barrel-fermentation. Dagueneau's wines steadily became the unchallenged qualitative leaders of Pouilly-Fumé. Of the 46 Dagueneau wines reviewed by Wine Spectator , 31 received 90 points or better on Wine Spectator 's 100-point scale, with nine of those wines earning a classic rating (95 points or better), including his Pouilly-Fumé Pur Sang 2005 (97) and Pouilly-Fumé Silex 2005 (96).
"I think Sauvignon is one of the most complex and subtle grapes," he once said. "But it's very hard to extract that complexity."
Dagueneau's personality was as powerful as his wines. He was incredibly competitive. After a youth spent racing motorcycles, he switched to dog sled racing later in life. His wild, sometimes confrontational style occasionally ruffled feathers among his fellow vignerons, as he tirelessly pushed for higher quality in the appellation. In one sign of how he typically tried to set himself apart from others, he began using the older name of the appellation - Blanc Fumé de Pouilly - on his labels.
Dagueneau was also known for his outgoing nature and generosity during tastings in his cellars. "He was the most generous person I ever met, with his time and knowledge," said Michael Sullivan of Beaune Imports, who has represented Dagueneau's wines on the U.S. west coast since 1996.
In addition to his domaine in Pouilly-Fumé, Dagueneau was also developing vineyards in Jurançon. He is survived by four children, including two with his first wife, Martine; his older son, Benjamin, and daughter, Charlotte, had been working alongside their father at the domaine over the past few years. Dagueneau also had two younger sons, Aaron and Léon, with his partner, Suzan Cremer.
http://jimsloire.blogspot.com/2008/09/didier-dagueneau-more-photos.html
Taken at Le Temple, Saint-Andelain: September 2007
Message from Christian Honorez - long Didier's UK importer, first with H&H Wines and now Genesis Wines Ltd.
'It is with great sadness that I heard that Didier Dagueneau has died. My thoughts are with Suzy and her children, also of course to Charlotte and Benjamin, Didier's older children, and Nathalie and all the members of the team.
Didier was not only my friend but also, since 1985, my guide and reference in the wine world. I learned a lot from him and he is going to leave a huge empty space.'
Christian
See:
Jacqueline Friedrich's tribute and memories:
www.jacquelinefriedrich.com/index.htm
Fine tribute from Joe Dressner: www.joedressner.com
www.jancisrobinson.com/articles/a200809181.html
Hervé Bizeul: www.closdesfees.com/blog2
Jacky Rigaux on the Grand Jury blog http://gje.mabulle.com/index.php/2008/09/19/157679-didier-dagueneau
Eric Asimov: http://thepour.blogs.nytimes.com/2008/09/18/didier-dagueneau-killed-in-plane-crash/#more-257
The accident happened at the hamlet of Jaubertin in the commune of Hautefaye, some 35 kilometres south east of Angoulême, around 16.15 on Wednesday afternoon. The microlite (ULM) stalled almost immediately after take-off, crashed to the ground and caught fire - completely destroying the plane and killing Didier. His sole passenger, Serge Lavarenne, who managed to escape from the plane, was seriously injured. Didier and Serge had flown down from Nevers that morning. They had just finished lunch at a ferme-auberge that has a small landing strip and were apparently heading back to Nevers. The ferme-auberge was a popular stopping-off place for ULMs.
(Details from a local French paper.)
Apparently Didier had been interested in the vines of Château de Thauvenay to acquire them for his son, Benjamin. I understand that the Château and its 17 hectares of vines (14/15 in production) is up for sale for €3 million. I assume that the idea wasn't to buy the château but to either buy or rent the vines.
Posted by Jim Budd at 01:03 Labels: Didier Dagueneau
http://www.timesonline.co.uk/tol/comment/obituaries/article4833445.ece
page 1 Didider Dagueneau musher
page 2 Didider Dagueneau vigneron
September 27, 2008
Didier Dagueneau: Loire winemaker
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"The Mad Dog", "the Wild Man of the Loire", "a man possessed", Didier Dagueneau was a famously outspoken French winemaker whose forthright views made him many friends among the more iconoclastic winemakers and writers. His fondness for New World wines gained him admirers outside Europe too. But it was not only Americans who raved about Dagueneau's talents: even Professor Denis Dubourdieu of the University of Bordeaux, and the greatest authority on the Sauvignon Blanc grape that was Dagueneau's idiom, referred to him as "one of the greatest winemakers of his generation".
Other authorities were prepared to state categorically that he was the world's greatest exponent of Sauvignon Blanc wines. His wild tongue was matched by an even wilder, Viking-like appearance: standing over six foot tall, he sported a mane of hair, often wrapped up in exotic, brightly-coloured bandanas, and a bushy beard streaked with grey. His death has robbed French wine of one of its most prominent characters.
Didier Dagueneau was born in Cosne-sur-Loire in 1956. There was nothing unusual about his background: like virtually everyone else for miles around his father, Jean-Claude Dagueneau, and his mother Odette, née Rapeau, were both involved in wine in a small way and possessed a few vines that they were later able to pass on to their son.
But Dagueneau was reluctant to pursue the career laid down to him by destiny and did not come to wine until 1982. In his youth he was happier racing motorcycles with side cars, a sport he only abandoned after two nearly fatal accidents. By then he had children, and he saw the falls as an omen that he needed to stop amusing himself and make some money to feed them.
When he created his three-acre estate at Saint Andelain in Pouilly he set out with the modest ambition to create the greatest Sauvignon Blanc in the world and show the neighbours and rest of his family what he thought of them. Other Dagueneaus make wine in Pouilly, notably Serge, and with time he would trounce the lot. He was less blinkered about wines from beyond the region than most and was passionate about Burgundy. Dagueneau felt that if they could bottle separate "climats" or crus such as Charmes-Chambertin and Chambertin-Clos de Bèze, that it should have been possible for him to do the same in Pouilly.
His wines were classically dictated by "terroir". His tastes included not only the cult Burgundies of Henri Jayer, but also the new-wave Alsace wines of Marc Kreydenweiss. He liked Château Ausone, in Saint Emilion, whose ursine former winemaker, the philosophical Pascal Delbeck, in some ways resembled him. He liked Californian wines too, particularly Au Bon Climat. It was on a visit to California during which he behaved particularly mischievously that he was dubbed the "Mad Dog", and in "Le Chien Méchant" a Californian wine was created in his honour.
With time he built up the domaine to 27 acres including some of the steeper sites of Les Monts Damnées and honed down his range to a handful of labels. In ascending order these were En Chailleux, made in a fruity style without oak ageing; Pur Sang, which matured in large oak tuns; the old-vine cuvée Silex, which celebrated the classic flinty soils of the region and was entirely fermented in new oak; a blend of old and young vines called Buisson Ménard (the name was changed to Buisson Renard after a French wine pundit called it that by mistake); and a tiny quantity of Asteroïde made from a few rows of vines he planted on their own roots despite the risk from the aphid phylloxera.
Characteristically he decided to revert to an old name for the appellation, calling the wines "Blanc Fumé de Pouilly" as opposed to "Pouilly Fumé". Although he was known as the master of Sauvignon Blanc, consciousness of climate change made him interested in increasing the acidity in his wines and he experimented with Riesling and the sharp Petit Meslier grape. He also had a small venture in the Jurançon region of southwest France.
One English wine writer, who found him unusually "monosyllabic", summed up his individual approach to the Sauvignon Blanc grape when he said he was not trying to produce the aromas of asparagus, nettles or gooseberries, or even the smell of cats' urine so common to unripe Sauvignon fruit: Dagueneau's wines reproduced the redolence of spring in a glass.
He was eclectic in his approach to winemaking, adopting aspects of every school. He kept his yields down to a minimum and farmed his vineyards with a horse (which lent its name to his "Pur Sang" - thoroughbred - wine), but he did not use wild yeasts and was not ready to adopt the extreme tenets of biodynamism. Grapes were picked during a number of sorties to the vines, which is more commonly the practice of sweet winemakers. This allowed him to select grapes bunch by bunch.
He was a believer in "skin-contact", leaving his grapes to macerate for a number of hours before pressing in order to release the flavours from the skins. He fermented his top wines in barrels made to his own specifications and stirred the lees according to Burgundian techniques. On the other hand Dagueneau abjured the secondary or "malolactic fermentation" that would have robbed his wine of precious acidity.
Dagueneau was famously generous with his time and every year he entertained the local winemakers - "les anciens" (the elders) - to a lavish meal. He had recently restored an old chapel and put on an art exhibition there, but his taste for excitement never left him. He enjoyed archery, dog-breeding and racing, and recently he had been to Finland to run huskies, winning both the European and World Championships for sled-racing. It was this love of dangerous sports that proved his undoing. He died in Hautefaye in the Dordogne, where he was a flying a microlite aircraft that stalled at 50 metres sending him crashing to the ground.
Dagueneau had a son and a daughter by his wife Martine, both of whom have worked at the domaine; he also had two younger sons by his more recent partner, Suzanne Cremer. All survive him.
Didier Dagueneau, vintner, was born on June 7, 1956. He died in an accident on September 17, 2008, aged 52